Centre d'interprétation archéologique de Carhaix

 

Un site prégnant aux vestiges qui affleurent.

Le jardin archéologique, en périphérie de Carhaix, est surprenant. Au site péri-urbain de la ville moderne, chaotique et brouillonne est opposée, par les découvertes réalisées, l'ordonnancement idéalisé de la ville romaine aux larges avenues. Cette confrontation entre trame urbaine contemporaine et trame urbaine romaine est suffisamment riche, possède suffisamment de qualités pour constituer le fil conducteur du projet d'architecture.

Superposition de trames

Cette superposition, cette confrontation de deux mondes est ici prise à la lettre, prise trait pour trait. Chaque trame est plaquée sur le relief, calée, l'une sur les vestiges et alignée sur le decumanus, l'autre plus large et plus légère, alignée sur la rue, sur la trame de la ville contemporaine. L'une est massive et se mesure en pieds et palmes romains, l'autre est légère et est conçue comme un carroyage. L'une est structurelle, l'autre est fonctionnelle. 

La trame romaine est au-dessus et impose la forme générale, le carroyage contemporain distribue les différentes fonctions nécessaires au bâtiment. Les vestiges observés et découpés spatialement par la trame de l'archéologue, outil de fouille, superposition de trames, se retrouve comme dans un miroir, inversés dans le bâtiment entre le carroyage du ciel découpé et la masse romaine encore au-dessus.

Une fabrique – serre

Ce bâtiment accompagne le jardin et sert à ponctuer la visite. Sa vocation est donc également ornementale et s'apparente à une fabrique de jardin contemporaine, sans toutefois aller jusqu'à l'extravagance du modèle du XVIIIe s. Au sol, les ombres des trames du ciel, comme des traces du passé souterrain, s'accumulent. Les objets suspendus, mobiliers et cimaises, flottent entre ciel et terre, comme pour éviter le sol, comme pour éviter le ciel.

Mobilier suspendu

Le jeu du mobilier flottant est poussé à l'extrême : banque d'accueil, fauteuils, cimaises, tout est suspendu. Tout participe au feuilletage de l'espace, aux strates successives de l'accueil jusqu'à la salle de projection. Ce découpage de l'espace en profondeur, organisée suivant la trame contemporaine structure l'espace en une série de séquences : accueil, exposition et salle de projection.

Jeu de miroirs

La grande cimaise-vitrine qui sépare les deux derniers espaces est constituée de miroirs sans tain. Une partie de la lumière est réfléchie, l'autre traverse. De même à l'accueil, la cimaise miroir répond à l'enveloppe de verre du bâtiment. Dans la salle de projection, des films apposés sur les vitrages jouent pleinement leur rôle. L'image du jardin est transformée, traitée. Le jardin réel est vu à travers ce prisme coloré comme un jardin imaginaire. Les graphismes sur les cimaises procèdent de cette même idée de diffusion. Ils sont constitués de tulles, de voiles semi-transparents qui absorbent en partie la lumière.

 

 

 

Projet :

Centre d'interprétation archéologique, jardin archéologique

Lieu :

Carhaix, Finistère

Maîtrise d’ouvrage :

Poher Communauté

 

 

Maîtrise d’œuvre :

Daniel Cléris et Jean-Michel Daubourg architectes 

LES CRAYONS: scénographes 

Michel Collin architecte paysagiste

 ECB : BET TCE 

OPIXIDO : médiation multimédia.

Surfaces :

215 m² construction neuve

Coût :

- M€ travaux

Livraison :

concours 2013